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Le nom du Ministère a changé. De Ministère des Solidarités et de la Santé, il est devenu Ministère de la Santé et de la Prévention. Est-ce à dire que la prévention est enfin au cœur du système de santé français ?  

Le président de la République et la Première ministre ont effectivement fait le choix de placer la prévention au cœur de ce ministère de la Santé « et » de la Prévention. La France avait un certain retard en matière de politiques publiques de prévention au regard de nos voisins européens : c’est aujourd’hui une priorité.

Prévenir plutôt que guérir : pour cela, avec François Braun, nous avons par exemple inscrit dans le PLFSS 2023 les trois nouveaux rendez-vous santé aux « âges clés » de la vie. Des contenus adaptés aux trois tranches d’âges : à 25 ans, il est primordial de renforcer la prévention primaire en créant une consultation spécifique pour prévenir les cancers, lutter contre les addictions, favoriser une alimentation saine et une activité physique suffisante. A 45 ans, les priorités seront de prévenir l’apparition de maladies chroniques tels que le cancer, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires, grâce à une évaluation systématique des facteurs de risque.  A 65 ans, il sera important de prévenir et dépister l’apparition de fragilité et de perte d’autonomie grâce à une approche globale et en promouvant l’activité physique et une alimentation équilibrée.  

Le grand témoin...

Ministériel !

Retrouvez notre interview ministériel  avec Madame la Ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo.

Agnès Firmin Le Bodo

Madame la Ministre, vous êtes ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé auprès du ministre de la Santé et de la Prévention. Pour autant, vous êtes encore peu connue des professionnels de santé, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Pharmacienne de profession, je suis également engagée en politique et élue depuis 25 ans. Au fil de mes mandats, j’ai toujours eu à cœur de continuer à travailler en officine, pour garder les deux pieds dans la vraie vie et être en contact direct avec les patients. La crise sanitaire a plus que jamais ancré l’importance de ma double casquette d’élue et de professionnelle de santé. Ma place était là, auprès des patients, au service de l’intérêt général. Mon quotidien à la pharmacie m’a permis de faire remonter à l’Assemblée nationale le ressenti des citoyens et des professionnels de santé. J’ai toujours été une élue de terrain : je continuerai donc en étant une ministre de terrain. Créé par le président de la République et la première ministre, je suis fière de porter les nouveaux défis de ce ministère.

L’exercice coordonné est également un volet important de la politique de santé en France. Les Podologues, qui représentent la 4ème profession la plus impliquée dans les MSP, souffrent pour autant du fait de ne pas avoir, hors pour le diabète, d’actes conventionnés. Ceci représente en effet bien souvent un frein, tant pour l’accès aux soins, que pour la rémunération des professionnels dans la coordination. Comment peut-on faire évoluer cette situation ?

Les pédicures-podologues sont, pour les pouvoirs publics, des acteurs de santé importants. Ils ont été pleinement saisi par notre ministère avec un appel à manifestation d’intérêt (AMI) publié par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) permettant à des équipes volontaires de s’engager dans la rédaction d’un protocole de coopération sur la thématique : « Gradation du risque et réalisation sans prescription médicale de séances de soins de prévention pour les pédicures-podologues pour les patients diabétiques identifiés à risque élevé de lésions des pieds (grade 2 et 3) au cours d’une consultation de podologie ». Une fois validé par la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’arrêté d’autorisation ministériel, ce protocole, qui sera financé par l’Assurance Maladie comme tous les autres protocoles de coopération permettra :

  • La réalisation sans prescription médicale des séances de soins de prévention auprès des patients diabétiques identifiés lors d’une consultation de podologie comme présentant un risque grande 2 ou 2 de lésions des pieds ;

  • Le renouvellement annuel de ces séances de soins de prévention selon des modalités prévues par le protocole.

Le nom du Ministère a changé. De Ministère des Solidarités et de la Santé, il est devenu Ministère de la Santé et de la Prévention. Est-ce à dire que la prévention est enfin au cœur du système de santé français ?  

Le président de la République et la Première ministre ont effectivement fait le choix de placer la prévention au cœur de ce ministère de la Santé « et » de la Prévention. La France avait un certain retard en matière de politiques publiques de prévention au regard de nos voisins européens : c’est aujourd’hui une priorité.

Prévenir plutôt que guérir : pour cela, avec François Braun, nous avons par exemple inscrit dans le PLFSS 2023 les trois nouveaux rendez-vous santé aux « âges clés » de la vie. Des contenus adaptés aux trois tranches d’âges : à 25 ans, il est primordial de renforcer la prévention primaire en créant une consultation spécifique pour prévenir les cancers, lutter contre les addictions, favoriser une alimentation saine et une activité physique suffisante. A 45 ans, les priorités seront de prévenir l’apparition de maladies chroniques tels que le cancer, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires, grâce à une évaluation systématique des facteurs de risque.  A 65 ans, il sera important de prévenir et dépister l’apparition de fragilité et de perte d’autonomie grâce à une approche globale et en promouvant l’activité physique et une alimentation équilibrée.  

Dans ce contexte, le plan antichute des personnes âgées présenté en février dernier par le Gouvernement précédent ne cite à aucun moment le Pédicure-Podologue comme intervenant dans la prévention. Comment expliquer cela, alors que dans ses recommandations de bonne pratique, l’HAS préconise un bilan diagnostique podologique chez les patients de 60 ans et plus, notamment pour limiter le risque de chute ?      

Le rôle des pédicures-podologues a été reconnu dès la co-construction du plan avec l’ensemble des professionnels de santé. Ils figurent parmi les partenaires en tant que professionnels de santé. Le Conseil national de l’ordre des pédicures-podologues (CNOPP) a reçu la Coordination du plan antichute dans ses locaux le 19 mai dernier. Lors de cette audience, les axes du plan ont été évoqués ainsi que les leviers pour parvenir à lever la convergence d’objectifs. Leurs présences au sein des CPTS, le dynamisme des URPS montrent la volonté des pédicures-podologues d’approfondir le thème de la prévention des chutes. De plus l’Ordre des pédicures-podologues a accompagné la communication du plan antichute en diffusant un article spécifique dans leur revue professionnelle « Repères » de mai 2022. 

Les Pédicures-Podologues ne sont pas représentés dans le secteur hospitalier, le métier s’exerçant à 98% en libéral.  Or les prise en charge des maladies chroniques, comme le diabète par exemple, est de plus en plus importante à l’hôpital où, les actes de pédicurie sont de fait pratiqués par du personnel n’ayant pas la compétence pour le faire. L'Union des Podologues souhaite que notre métier soit représenté dans le secteur hospitalier. Seriez-vous prêt à travailler avec nous dans ce sens ?  

Les pédicures-podologues exercent en effet très peu en établissement de santé, ils sont en revanche plus présents dans les établissements médico-sociaux. Les nouvelles compétences qui pourraient être développées par les pédicures-podologues, comme par exemple celles portées par le protocole de coopération évoqué plus haut pourront amener les équipes des établissements de santé à intégrer de plus en plus des podologues dans leurs services. Tout est possible, mais il faut que cela soit en cohérence avec les besoins de santé des patients hospitalisés.

Nous assistons à des problématiques d'accessibilité aux soins dans les territoires ruraux. Pour tenter d’y remédier, l’Union des Podologues souhaite travailler sur l'élargissement des compétences des podologues au même titre que certains de nos voisins européens. Y seriez-vous favorable ?      

La prise de conscience de la problématique de l’accès aux soins est réelle chez les professionnels de santé. Tous les Ordres des professions de santé travaillent à nouveau ensemble : c’est une excellente nouvelle qui traduit d’une part la prise de conscience de l’urgence à agir, et d’autre part la volonté commune d’avancer et de redonner du sens aux cœurs de métiers. Nous devons collectivement travailler sur l’accompagnement et l’évolution de chaque profession. J’ai reçu au ministère chaque représentant des ordres, dont le Président de l’ordre national des pédicures-podologues. Ensemble, nous relèverons les défis et trouverons les solutions. 

Le 3 octobre a été lancé au Mans le Conseil National de la Refondation en santé ; pouvez-vous nous en dire plus ?

Avec François BRAUN, ministre de la Santé et de la Prévention, nous avons effectivement lancé au Mans le volet santé du Conseil National de la Refondation (CNR) initié par le Président de la République le 8 septembre dernier pour réformer notre pays et l’adapter aux nouveaux enjeux auxquels nous devons faire face, dans un esprit de dialogue et de responsabilités partagées.

 

Élus, professionnels de santé, représentants de l’Etat et citoyens ont été réunis pour réfléchir collectivement aux solutions de terrain pour garantir à chaque Français qui le souhaite d’avoir un médecin traitant, pour lutter contre les inégalités de santé, pour renforcer l’attractivité des métiers de santé ou encore pour ancrer dans le quotidien des Français la prévention. Dans les semaines et mois à venir, partout en France, des réunions sous ce même format seront organisées afin que, ensemble et en proximité, des solutions concrètes puissent être apportées aux besoins de santé de nos concitoyens.

Quelle sera la place des Podologues dans ce conseil ? Et celle plus précisément de l’Union des Podologues ?  

L’ensemble des parties prenantes au niveau local et national ont vocation à trouver leur place dans le CNR Santé. La refondation de notre système de santé ne saurait se faire sans les podologues : leur expérience et leur présence sur l’ensemble du territoire est une richesse dont je suis certaine qu’elle sera mise à profit dans les différents travaux.

 

Monsieur François Braun est le ministre de la Santé dont vous dépendez. Comment s’articuleront vos activités respectives auprès des professionnels de santé ?

La mission qui m’a été confiée, auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, par le Président de la République et la Première ministre, l’a été pour répondre à une urgence d’action et agir au plus près des territoires. La conscience d’agir est partagée concernant les professionnels de santé, surtout après deux ans de crise sanitaire et de mal-être. Ce sujet nous concerne tous, le ministère de l’Organisation territoriale et des Professions de santé traduit donc la nouvelle méthode du gouvernement : co-construire des solutions avec toutes les parties prenantes afin de répondre aux grands défis qui nous attendent.

François Braun est le ministre de plein exercice, je suis ministre déléguée à ses côtés : notre complémentarité de profil et de compétences est notre force. Notre collaboration est déterminante à la réussite des politiques publiques de santé. Pour cela, j’ai une feuille de route ministérielle qui regroupe en 7 grands axes l’ensemble des politiques que j’ai l’honneur de porter :

  • Accès à la santé et lutte contre les déserts médicaux ;

  • Santé environnementale et transition écologique du système de santé ;

  • Santé alimentaire et nutrition ;

  • Aide à la santé des plus fragiles ;

  • Accompagnement des enjeux majeurs de la société : sur la fin de vie, en lien avec mon collègue Olivier Véran et la loi bioéthique ;

  • Lutte contre la fraude à l'assurance maladie ;

  • Réforme de l'administration de la santé.
     

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